Projet 666 : les dessous d’une opération compliquée
novembre 24, 2020 / Par nicolas
E.T
Jean-Michel n’a pas lésiné sur la préparation. Il a étudié la prise de vue, il s’est procuré l’équipement nécessaire et il a entamé les discussions avec Bertrand plus de trois mois avant le saut. « Le soir-même, vers 17h, on faisait un meeting en bas de la Cité de l’Énergie et j’ai dit à Bertrand qu’on avait peut-être 25% de chances de réussite… et on était 3 à filmer. Il y avait de grandes chances qu’on arrive, qu’on prenne nos places respectives et que la lune ne passe pas au bon endroit au bon moment, explique Jean-Michel. Il y avait vraiment beaucoup de variables qui faisaient qu’on pouvait manquer cette shot-là et je le savais dès le début. »
Jean-Michel et Bertrand
Crédit : Jérémie Perreault
Sauf que Bertrand avait fait ses devoirs. Véritable geek du BASE JUMP, «Papa oiseau» est habitué à calculer d’innombrables facteurs avant de se lancer en bas d’immenses structures. « Bertrand avait de bonnes informations quant à l’endroit où nous placer et Jay (notre éditeur de contenu et photographe) m’avait parlé de l’application Skyview pour que je puisse voir où la lune allait passer. On s’est placés en conséquence. »
La Cité de l’énergie de Shawinigan
Crédit : Jérémie Perreault
Sauf que ce qui devait arriver arriva. Lors de la première tentative, la lune a été plus rapide que tout le monde. « La lune passait tellement vite que le temps que Bertrand se place, la lune était déjà passée derrière. On était équipés avec de grosses caméras, alors je devais partir à la course pour me replacer… et on était proche de la track de chemin de fer, alors on devait s’assurer que le train ne passe pas. » Après quelques tentatives infructueuses, les astres se sont alignés. Ou plutôt la lune s’est alignée avec la Cité de l’Énergie… c’était le moment ou jamais. « À un certain moment, mon chum Pierre Bélanger, qui filmait lui aussi, m’a crié de le rejoindre parce qu’il avait une vue parfaite à partir de l’endroit où j’étais au départ. Je suis arrivé à la course, j’ai placé mon kodak (Sony FX9, avec une 300mm 2.8 avec doubleur pour les geeks), j’ai pogné mon téléphone, j’ai appelé Bertrand et j’ai fait Ok, 3, 2, 1… pis boom, il a sauté directement en avant de la lune. La shot parfaite. »
Bertrand Cloutier devant la lune
Crédit : Jérémie Perreault