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Kalani Ferolino: l’étoile montante du skate de rampe

novembre 30, 2023 / Par jacquelinedavis

Position: Régulier
Âge: 14
Ville d’origine: Virginia Beach, Virginia
Rang global: 319e street; 237 Vert
Instagram : @lani_757
Sponsors : Coastal Edge, Lineage Skate, Centaur Hawaii, RipPak, Old Bones Therapy, RHIP CLIP, Listen to Turtle, Zsk8tz

Credits: Nic Bussius

Vous savez, quand vous rencontrez quelqu’un pour la première fois et que vous sentez qu’il est spécial ? C’était mon impression lorsque je me suis récemment entretenu avec le skateur de Virginia Beach, Kalani ‘Lani’ Ferolino, 14 ans, et son père Mark sur Zoom.

Quatorze ans, c’est un âge où on n’est plus vraiment un enfant, ni tout à fait un adulte non plus. Kalani est plus mature que son âge. Il est gentil, intelligent, et motivé. Il skate avec le style d’un pro chevronné. En le regardant s’attaquer à une mini ‘pipe‘ ou dans un ‘bowl‘ vous sentez où le jeune skateur puise son inspiration. Il y a des échos du passé dans l’avenir de Kalani.

Après avoir gagné un pass VIP pour JACKALOPE Virginia Beach l’été dernier grâce à un concours de vidéos sportives auto-organisé par les écoles publiques de Virginie Beach  et, en plus des deux passes VIP que D. Nachnani, le propriétaire de Coastal Edge Surf & Skate Shop a offert à la famille Ferolino, Kalani s’est classé quatrième au classement général de la division ‘Groms’. L’année dernière, il s’est régulièrement classé premier ou deuxième dans presque tous les concours auxquels il a participé. Il vise de grandes compétitions, de gros gains, avec le soutien de sa famille, de sa communauté et les grandes stars du skate de rampe, de Christian Hosoi à Tony Hawk, on le remarque.

Credits: Nic Bussius

Racontez-moi, avec vos propres mots, comment tout cela a commencé. Qu’est-ce qui vous a décidé à devenir skateur ?
Entre 5 et 8 ans, mon père avait de vieux skateboards des années 80 et j’étais juste curieux, je les emmenais simplement sur la route, apprenant essentiellement à me tenir debout et à rouler dessus. Un jour, pendant l’été, j’avais 8 ans, un ami de mon père et son fils voulaient aller au skatepark, et je me suis dit « Bien sûr, je vais y aller, faire du skate, essayer quelque chose de nouveau. » Et depuis, j’en suis devenu accro.

Quelle est votre plus grande fierté dans le skateboard jusqu’à présent et quels sont vos prochains objectifs dans le skate ? Quelle est votre astuce préférée ?
Je pense que ma plus grande fierté est d’apprendre à être moi-même en général. Le skateboard m’a appris cela, c’est certain. Certains de mes objectifs sont d’intensifier mes efforts en participant à des compétitions plus importantes, comme JACKALOPE.

J’aime vraiment les gros ‘Airs’, tout ce qu’on peut faire exploser avec beaucoup de style, comme avec une méthode ou un gros ‘Judo Air’. Et d’autres tricks comme un « layback » ou « invert », ce sont quelques-uns de mes préférées en ce moment. 

Credits: Nic Bussius

Une journée dans la vie de Lani… quelle est pour vous une journée type, de l’école aux amis en passant par l’entraînement ? Quels sont vos autres intérêts en dehors du skateboard ?
Je viens de commencer le lycée cette année. Je me réveille vers 5h30 du matin tous les jours, je prends le petit-déjeuner, puis le bus pour aller à l’école… je rentre à la maison avant 15h00. Je prends une collation, parfois je me détends pendant un moment. Ensuite, je me dirige directement vers le skatepark où je fais une séance dans la cour arrière où je skate,  habituellement pendant au moins trois heures. Je suis plus un skateur de transition, de rampe que de street, alors j’essaie juste de faire toutes les transitions possibles.

En dehors du skate j’aime simplement passer du temps avec mes amis. Dash Hoffheimer et Waylon Gent, mes deux bons amis.

Comment entrer dans « la zone » avant une compétition ? Qu’est-ce qui vous motive à continuer ? Quels sont vos héros dans le skateboard ?
Habituellement, j’essaie de m’entraîner. S’il s’agit d’une compétition à l’extérieur de l’État, c’est parfois difficile, mais nous essayons d’arriver quelques jours plus tôt, de nous entraîner, d’avoir juste une idée de la rampe et une idée de ce que je vais faire. 

Ensuite je m’amuse,  je passe du temps avec mes amis. C’est la meilleure façon pour moi de réduire la pression, parce que de toute façon, si tu fais une erreur, c’est pour m’amuser. 

Il y a beaucoup de skateurs locaux qui m’inspirent mais pour citer un grand skateur… certainement Christian Hosoi parce que j’aime son style.

Avez-vous des mots de sagesse, des conseils ou une inspiration à partager avec d’autres enfants qui aiment le skateboard et souhaitent suivre votre chemin ?
S’ils sont intéressés, je leur dirais simplement de poursuivre leurs rêves. Rends-toi au skatepark si tu veux essayer, autant que possible. Simplement, anusez-vous, car le skateboard, c’est avant tout un amusement. Il faut aller au skatepark, rencontrer de nouvelles personnes. Il y a beaucoup de gens dans la communauté du skate qui peuvent et veulent vous aider. 

Credits: Glenn Joyce

Quel a été un très grand défi pour vous dans le skateboard et comment l’avez-vous surmonté ?
Il y a de gros défis à relever, c’est sûr que de rester bloqué sur un trick peut parfois être très frustrant, surtout quand on a l’impression de progresser. Il vous suffit de surmonter ce sentiment, d’opter pour quelque chose de différent, de faire quelque chose d’amusant. J’essaie de m’éloigner, de sortir avec des amis, de skater dans la rue, puis de revenir et refaire le trick, quand tu te sens mieux, ça redevient amusant. Et c’est plus facile de réussir à ce moment-là. 

Des mots sages pour quelqu’un d’aussi jeune, une approche du skateboard qui peut facilement s’appliquer à la vie. J’avais quelques questions spécifiques pour Mark. Lani est gracieusement restée sur Zoom pour participer à la discussion. Nous avons abordé beaucoup de sujets, autour du skateboard, mais aussi du surf et du snowboard, et de la musique. Lani, en plus de skater comme dans un rêve, joue parfaitement de la batterie. 

Ce fut l’occasion d’échanger des histoires avec un board rider de la première génération. Je pense qu’une partie de ce qui fait avancer les sports d’action aujourd’hui réside dans l’importance que ces choses ont pour nous dans notre jeunesse et qu’elles comptent encore aujourd’hui, et à quel point nous chérissons passer du temps avec nos enfants parce que ce temps est éphémère.

Quand avez-vous découvert que Lani pourrait avoir un don pour le skateboard ? Comment votre vie de parent a-t-elle changé alors qu’il a suivi sa passion ?
Je savais que le jour de sa naissance, il allait devenir surfeur parce qu’il était capable de supporter son propre poids. Il ne pouvait pas rester en équilibre. Lorsque je le tenais par la taille comme ça (il me montre), et le berçais d’avant en arrière  debout avec sa paume de ma main je pensais « Il va devenir board rider un jour ».

Nous avons commencé à skater et il a appris toutes les bases à l’âge de huit ans. Pour moi, j’ai réalisé qu’il avait un don, lors de la pandémie. C’était le confinement, il n’y avait rien à faire. Les gens n’étaient pas autorisés à se rassembler. Je lui ai donc construit un ‘quarter pipe’, et il a commencé à débloquer tout un tas de tricks. Sa progression a semblé décoller très rapidement. Je savais qu’il était un bon rider, mais c’est à ce moment-là que sa façon de skater s’est accélérée.

Ce qui a le plus changé ma vie, c’est qu’il m’a ramené au skateboard. C‘est bien que nous puissions rouler ensemble. Je n’ai pas fait de skate depuis plus de vingt ans, et il m’a ramené là-dedans. Il m’a fallu pas mal de mois pour réapprendre à skater, je skate maintenant avec lui autant que possible, et il a progressé à un point tel que je ne peux plus le suivre.
Au skatepark, nous avons rencontré des gens qui sont désormais comme une famille pour nous. Nous avons la chance de connaître beaucoup de gens qui sont sur la scène skate depuis quarante ans. Ils ne se sont jamais arrêtés. J’ai arrêté. J’ai déménagé à Hawaï en 1988 et je n’ai plus fais que du surf.

Quel genre de choses faites-vous en famille en dehors des sports d’action ? Comment garder les pieds sur terre avec un enfant dont l’étoile est en train de monter?
Je suppose toutes les choses normales que font les familles, aller manger ensemble, aller au cinéma. Nous allons aussi camper. Habituellement, on fait du camping lors d’un voyage en bateau pour aller surfer ou quelque chose comme ça, mais c’est toujours du camping. (rires). Je l’ai emmené voir beaucoup de musique, beaucoup de concerts, et c’était génial.

Credits: Ryan Del Resorio

Comment la communauté skate de Virginia Beach vous a-t-elle soutenu ?
Ce n’est pas seulement ici. J’ai l’impression que dans les différents endroits où nous voyageons, la scène skate est partout, les skateurs se comprennent. Il a passé cinq semaines cet été au Japon avec sa mère pour rendre visite à sa famille. Elle l’a emmené partout. J’ai contacté certains pros Japonnais sur Instagram comme Moto Shibata. Moto nous a dit d’aller dans son skatepark chez lui alors Lani est allé skater sur la rampe ‘Vert’ où Moto s’entraîne, et a rencontré un groupe de gens sympas. Pendant cinq semaines, ils ont partagé leurs spots favoris avec Lani et ma femme, ils étaient parfois à des heures en train, mais ils avait obtenu un laissez-passer.

En Virginie, la scène est aussi florissante. Nous avons rencontré tellement de bons amis. Ces bons amis sont là depuis le premier jour, ils nous soutiennent toujours. Lani est plus présent dans les cours arrières de maison que dans les skateparks. Il y a beaucoup de ‘jams’ dans les cours arrières. Des spots où il peut s’entraîner et où les pros locaux comme Collin Graham lui donne des conseils. Nous nous détendons tous et tout le monde se connaît. Il n’y a que des bonnes vibrations là-bas.

Nous avons rencontré des gens comme Jamie Tabor, il a un ‘half-pipe’ dans sa cour arrière et Stewart Black qui a un ‘bowl’ de 6 pieds de haut à côté d’une rampe ‘Vert’ de 11 pieds de haut. Bob Kuehn qui a une piscine qui ne se remplit plus. Avant, elle était remplie, mais maintenant elle reste vide pour que nous puissions la rider. (rires) Nous avons la chance de connaître beaucoup de gens cool qui sont dans le milieu du skate depuis quarante ans. Ils nous ont tous soutenus et nous ont pris sous leurs ailes. Il n’y a rien de tel, et nous voulons juste faire un clin d’œil à ces gars : Stewart Black à Suffolk, Jamie Tabor à Chesapeake, Bob Kuehn, Kevin West et Angie & Virgil (« Rest in Love Virgil ») à Virginia Beach.

C’est toute la scène du skate de la côte est. C’est une leçon d’humilité.

Avez-vous des conseils judicieux pour d’autres parents qui pourraient se retrouver dans une situation similaire avec un enfant doué pour les sports d’action dès son plus jeune âge ?
Soutenez-les autant que vous le pouvez et laissez-les s’amuser. Essayez de ne pas trop les pousser avec les compétitions et ne recherchez pas de sponsors, ce genre de choses, parce qu’ils tomberont dans le jeu. S’ils s’amusent à skater, ils s’amélioreront, et ils seront les meilleurs. Je dirais qu’il faut se rapprocher de la vieille école comme c’était le cas autrefois, lorsque l’accent était mis sur le plaisir et la camaraderie de la famille skate qui vous entoure. 

Kalani Ferolino est un excellent modèle pour les jeunes athlètes. Le point que Mark et lui n’ont cessé de rappeler tout au long de notre entretien est qu’il faut prendre les choses juste assez au sérieux. Il faut essayer de ne pas se perdre dans les détails, rester concentré et motivé, et laisser les choses se dérouler naturellement. N’oubliez jamais que le skateboard et la vie, honnêtement, c’est s’amuser et que rien n’est plus important que les amitiés que vous développez et la communauté dont vous faites partie lorsque vous poursuivez vos rêves jusqu’au bout.