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Mike Boisvert: Le skateur nomade, Youtuber

février 26, 2024 / Par mathilde

Plongez dans le monde exaltant du skateboard avec Mike, un aventurier moderne en quête des skateurs les plus prometteurs à travers le monde dont le voyage transcende les frontières géographiques et culturelles.

Peux-tu nous parler un peu de toi et de ton parcours dans le skateboard?

J’ai commencé le skateboard à 11 ans à Trois-Rivières au Québec. Je rêvais de devenir un skateur professionnel mais je n’ai jamais eu le temps de vraiment m’y mettre à l’époque mais c’est correct. C’est très difficile d’être professionnel dans le skateboard cela demande beaucoup de travail. 

Qu’est-ce qui t’a inspiré à entreprendre ce voyage pour découvrir les skateurs underground du monde entier?

J’ai toujours eu envie de voyager en tant que backpacker pour créer une chaîne YouTube mais à l’époque je ne suis jamais parti car j’avais peur. Mais il y a deux ans, j’ai eu un déclic: Je me suis dit que grâce au skate je pouvais aller où je voulais. J’aime voyager, le skate et la vidéo, je me suis dis allons-y.  

J’aime le rapport avec la vidéographie, faire des vlog simples, ce que je fais en ce moment est parfait pour moi, écrire des histoire, du storytelling, j’ai une grande passion pour YouTube, c’est une plateforme incroyable pour share ce que je fais dans la vie, tout le monde devrait faire une chaîne pour se rappeler ce qu’il a fait dans 15/20 ans.

Bien que ces aspirations ne se soient pas concrétisées, sa passion pour le skateboard est restée intacte, évoluant vers une exploration fascinante des skateurs underground à travers le monde.

Raconte nous une de tes journées classique: 

C’est beaucoup de travail! Les gens ne s’en rendent pas compte, parfois je filme toute une journée et ensuite j’ai beaucoup de travail pour éditer, faire la promotion, créer des contenus plus courts. Faire une vidéo cela me prend environ 30 heures de travail. 

J’utilise environ  20 % de ce que je filme, le plus difficile c’est le storytelling. 

Pour arriver là où j’en suis, je me suis pratiqué lors d’un voyage au Portugal, à me parler tout seul. J’essaye de me former le plus possible, tu sais, ce n’est pas facile d’être connu sur YouTube, il faut beaucoup travailler. Le plus difficile pour moi était de parler en anglais. Aujourd’hui,  je suis à 200 vidéos et je suis plus à l’aise. 

✈  Te rappelles-tu de la première vidéo qui a vraiment fonctionné?

Oui, c’est celle tournée aux Philippines = 200 000 vues, c’est la 1ère vidéo que j’ai fais sur une personne (en juin 2023) ce n’est pas ma meilleure vidéo avant je documentais les paysages, les lieux mais j’ai compris qu’il fallait parler des gens qui t’emmènent dans leurs lieux cultes. Le storytelling est le plus important, ça m’a pris 6 mois à réaliser que les gens regardaient les vidéos sur d’autres personnes.

✈ Quels pays ou villes as-tu visités jusqu’à présent, et lequel t’a laissé la plus forte impression?

C’est la question la plus difficile que tout le monde me pose. Ce n’est pas vraiment la plus belle place, le plus beau skatepark mais c’est surtout les gens, les gens sont beaux partout donc c’est difficile de répondre à cette question.

Mais certainement ma plus belle rencontre est Kenji. Il m’a dit que le jour de notre rencontre c’était la plus belle journée de sa vie , j’ai été vraiment touché. Ce fut une de mes meilleures journées de ma vie aussi. 

Si je peux avoir un impact positif sur quelqu’un c’est incroyable pour moi. Les gens que je rencontre sont vraiment reconnaissants. Je me suis mis à sa place, à l’époque si j’avais rencontré une personne comme moi à Trois-Rivières au Québec, j’aurai été très heureux. 

 À ton avis, en quoi la scène skateboard diffère-t-elle d’un endroit à un autre? 

La scène du skate se ressemble pas mal partout, on a tous les mêmes problèmes dans un skatepark, avec la police par exemple. La culture du skate se ressemble beaucoup que cela soit dans une petite ville ou dans une grande ville, tout le monde fait du skate ensemble. Si c’est une place où il n’y a jamais eu de skateurs, je vais être traité différemment, les gens sont très gentils, ils l’accueillent, te portent en auto, m’achètent des affaires, etc.

 

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As-tu remarqué des styles uniques ou distinctifs parmi les skateurs que tu as rencontrés? 

Cela dépend des pays mais en Asie par exemple les skateurs ne sont pas acharnés sur le style des tricks, ils ne suivent pas tellement les tendances comparé à l’ouest. Tu peux être toi-même, avec ton propre style.

Comment procèdes-tu pour trouver des skateurs underground dans une nouvelle région?

Avant j’allais dans un skatepark et je rencontrais LA bonne personne avec le contact, qui me donne un contact, etc. Maintenant vu que je suis plus connu grâce à ma chaîne Youtube, on m’écrit directement! Si tu m’invites à skater, je viens, et j’accepte aussi le gîte et le couverts (rires)

Quels défis as-tu rencontrés dans ton voyage, et comment les as-tu surmontés?

Quand tu es tout seul, que personne n’est là pour t’aider, il m’est arrivé de manquer mon bus, de ne pas voir internet, de ne pas comprendre la langue. il faut vraiment être débrouillard. 

Et niveau sécurité?

Je n’ai jamais eu de problèmes particuliers, il faut voyager en avec du bon sens, ne pas te balader le soir par exemple dans certains pays. Aussi, j’ai rencontré beaucoup de filles qui voyagent, il faut juste s’écouter, c’est souvent une question de feeling.  J’avais moins d’espoir dans l’humanité avant de partir, la générosité que j’ai reçue est incroyable, j’invite les gens à partir pour découvrir le monde, en Asie surtout.

Comment intègres-tu la culture locale dans tes interactions avec les skateurs de chaque endroit?

Premièrement, le ¾ des gens ne savent pas dans le monde qu’on parle français au Québec, je fais donc des petits cours d’histoire, ils sont comme moi, curieux. La poutine me manque un peu, j’ai hâte d’être de retour au Canada durant JACKALOPE Mississauga pour en manger (rires), j’ai aussi hâte de retrouver ma famille, mes proches.

As-tu constaté que les différences culturelles influencent les styles ou les techniques de skateboard?

Oui c’est certain, au Japon par exemple le style est unique, tu ne le verras jamais ailleurs. À OSAKA c’est super old school, les enfants skate des grosses VERT. Ils ont une mentalité différente, les parents les amènent au skatepark 7 jours / 7 jours, une culture de la réussite. Aux Philippines, c’est différent. Ils ne sont pas poussés par leur famille, ils ont peu de skatepark mais savent vraiment bien skater, comme au Brésil, en Colombie où ils n’ont pas peur de se faire mal.

Ce qui est bien avec le skate c’est que tu peux en faire partout, il n’y a pas toujours de skatepark, les skateurs vont “se construire de quoi”.

Peux-tu partager certains de tes spots de skateboard préférés que tu as découverts au cours de tes voyages?

1er spot: BARCELONE ville incroyable, à chaque station de métro station il y a des spots incroyables.

2ème spot: j’ai un spot Secret que j’ai découvert il y a quelques jours, à Bornéo, un temple où j’ai skaté pendant ⅞ heures.

Contrairement à l’Inde, où le skate est vraiment difficile. Et c’est très mal vu, c’est le pays où j’ai eu le plus mal de skater. Il y a pas de street spot, et les skateparks sont petits pour le nombre d’habitants, il doit avoir seulement 500 skaters pour 1,4 millions d’habitants.

Comment ce voyage a-t-il changé ou enrichi ta perspective sur le skateboard et la vie en général?

Ce que je préfère c’est que je peux trouver partout des gens pour skater et rencontrer des gens parce que le skate ça rapproche, on a la même passion. Le skate c’est populaire mais c’est surtout un langage universel, même si on ne parle pas la même langue si on skate ensemble on peut se comprendre. 

Le skate c’est tellement exigeant, tout le monde à essayer mais c’est très difficile d’être bon. En trois ans j’ai vu des gens qui sont devenus incroyablement bons malgré le fait que 3 ans ça soit peu pour apprendre le skate (exemple du skateur en Malaisie). 

Y a-t-il un skateur en particulier que tu as rencontré et qui a laissé une empreinte durable sur toi? 

KENJI c’est certain. Il a beaucoup de potentiel, un bon état d’esprit. 

Toutes les personnes que je rencontre me laissent une empreinte, c’est incroyable. Les gens aux Philippines sont tellement généreux, il y a beaucoup de talents sans infrastructures, les skateurs sont incroyables. 

Quels sont tes projets futurs pour ce projet, et as-tu des objectifs ou des destinations spécifiques en tête?

Mon objectif: dans les 5 ans avoir fait des vidéos dans 193 pays, aujourd’hui j’ai fait 40 pays, c’est mon plus gros projet.

J’aimerais également créer une fondation pour donner des skates et construire des skateparks lors de mes prochains voyages, et, continuer à donner des opportunités aux gens comme avec les golden tickets JACKALOPE.

Y a-t-il d’autres aspects du monde du skateboard que tu aimerais explorer à l’avenir?

J’aime skater des affaires uniques, j’aimerais faire du skate dans un avion, faire le plus haut kickflip dans le lieu le plus haut du monde, faire du skate sur un volcan en éruption, aller dans des places où personne ne va, faire du skate dans un sous marin mais je vais le faire. Et plus tard, faire du skate  sur la lune, mon plus grand rêve: faire du skate sur une autre planète, ou en Corée du nord (certainement plus réaliste) ou au Bhoutan, en Afghanistan.

Prochain trip?

Je pensais aux Philippines ou Hong Kong, je ne suis pas encore décidé dans tous les cas je vais faire les deux. A Hong Kong je ne connais personne pour le moment je vais me faire des contacts avant.

En fin de compte, le voyage de Mike va bien au-delà du skateboard. C’est une exploration de la vie, de la culture et de la générosité humaine à travers les quatre coins du monde. Alors que de nouvelles destinations se profilent à l’horizon, une chose est certaine : Mike continuera à repousser les limites du possible, en allant à la rencontre des skateurs du monde entier.